la tolérance
La tolérance est avant tout une attitude. C’est le fait d’admettre que l’autre puisse « être », « penser » ou « agir » différemment de soi. Il s’agit donc d’admettre comme acceptable qu’une personne agaçante, ayant des idées opposées aux siennes, une manière de s’exprimer radicalement différente puisse exister !
Dans son sens le plus général, la tolérance, du latin tolerare (supporter), désigne la capacité à respecter ce que l'on désapprouve, c'est-à-dire ce que l'on devrait normalement refuser. En construction ou en dessin par exemple, on dit qu'on peut tolérer une certaine marge d'erreur.
Au sens moral, la tolérance est la vertu qui porte à respecter ce que l'on n'accepterait pas spontanément, par exemple lorsque cela va à l'encontre de ses propres convictions. C'est aussi la vertu qui porte à se montrer vigilant tant envers l'intolérance qu'envers l'intolérable1.
Toute liberté ou tout droit implique nécessairement, pour s'exercer complètement, un devoir de tolérance.
Selon John Locke, la tolérance signifie « cesser de combattre ce qu'on ne peut changer ».
Selon certains moralistes, la notion de tolérance est associée à la notion absolue de bien et de mal. La tolérance s'exerce lorsqu'on reconnaît qu'une chose est un mal, mais que combattre ce mal engendrerait un mal encore plus grand.
La tolérance peut alors conduire à une abstention volontaire dans le combat contre un mal identifié comme tel. Cette abstention n'est pas motivée par une relativisation des notions de bien et de mal, mais au contraire par la pleine conscience d'un mal qui ne peut pas être combattu sans produire un autre mal plus grave encore.
La tolérance est généralement considérée comme une vertu, car elle tend à éviter les conflits. Ainsi Kofi Annan disait-il que « La tolérance est une vertu qui rend la paix possible. »
Dans certaines religions, comme la religion bouddhiste, la tolérance est le premier pas vers l'équanimité, c'est-à-dire l'acceptation sans effort. La tolérance envers ce qui nous agresse, est un exercice à pratiquer sur soi-même.
Le philosophe américain John Rawls, dans son ouvrage de philosophie morale A Theory Justice (Une Théorie de la justice), établit que la tolérance est une vertu nécessaire à l'établissement d'une société juste. Mais il pose la question « Doit-on tolérer les intolérants ? ». Rawls y répond positivement, indiquant que de ne pas les tolérer serait intolérant et serait donc une injustice. Par contre il établit qu'une société tolérante a le droit, et le devoir, de se protéger et que ceci impose une limite à la tolérance : une société n'a aucune obligation de tolérer des actes ou des membres voués à son extermination.
Tous différents, ça, c’est sûr ! Mais, parfois, la différence devient un vrai fossé. L’autre est « trop » différent, il peut faire un peu peur, ou, tout simplement, malgré tous les efforts du monde, on ne pourra jamais l’apprécier… Trop différent, voire détestable, oui, c’est possible et on n’a pas à se sentir coupable ! Mais, un soupçon de tolérance peut permettre de vivre côte à côte, sans se prendre la tête.